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Hommage à son oncle Alfred

Le 7 juillet 2013, Jean-François Coatmeur rendait hommage à son oncle Alfred Le Guellec, frère de sa mère Camille, et à son épouse Augustine, proclamés par Yad Vashem « Justes parmi les Nations ».

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Voir l’histoire d’Alfred et Augustine sur le site de Yad Vashem France

En ce dimanche 7 juillet, les familles Skurnik et Le Guellec, réunies par le maire Philippe Paul à l’hôtel de ville de Douarnenez, en présence de la sous-préfète du Finistère et du représentant de Yad Vashem, Jean-François Coatmeur a rendu un émouvant hommage à ses très chers oncle et tante.

Le texte du discours

Cher oncle, chère tante,

Lorsque j’ai appris la distinction prestigieuse qui vous était décernée – et que Yad Vashem veuille bien trouver ici l’expression de ma profonde gratitude – , j’en ai conçu une immense et légitime fierté, sans être vraiment surpris : bien que l’un comme l’autre vous soyez toujours restés infiniment discrets sur vos activités de l’ombre – de lumière serait un terme plus approprié ! –, ce qui nous était ainsi révélé des risques énormes que vous aviez affrontés allait, au moins pour Alfred je pouvais en témoigner, dans le droit fil de sa générosité naturelle et d’un sens du devoir puisé aux sources les plus hautes de la tradition familiale et de la foi.

J’ajouterai qu’Alfred, par ailleurs doté d’une intelligence peu commune, qui a marqué tous ceux qui l’ont connu, avait une âme de rebelle, un tantinet provocatrice et une propension innée à traquer l’injustice où qu’elle se nichât et quels qu’en fussent les risques courus pour sa propre personne. Je garde en mémoire la trace de telle extravagance, inspirée par un tempérament fougueux de redresseur de torts et conclue à ses dépens, et l’on me pardonnera d’y voir déjà l’annonce des héroïsmes futurs. Alfred aura eu la chance de trouver en Augustine la fidèle compagne et la complice, capable elle aussi d’assumer sa part d’abnégation et d’extrême courage.

Enfant, au cours de nos rituelles promenades quotidiennes de vacances à Pouldavid, quand, chaque matin, nous arpentions tous les deux les quais du port de Douarnenez, j’ai eu le privilège de recevoir de mon oncle maintes confidences et je sais que son souhait le plus constant était de retrouver pour sa dernière escale le terreau de ses jeunes années. Les turbulences de la vie ne l’auront pas permis. Mais la belle cérémonie de ce jour, à un simple vol de mouette de la maison du père, me réconforte et me rassure. Dors en paix, tonton Alfred : tu vois, te voici revenu chez les tiens.

Cher oncle, chère tante, avec beaucoup d’émotion, je m’incline devant votre grand souvenir et vous prie d’accepter mon très affectueux hommage.

Depuis 2017, une plaque commémorative est posée sur la maison où Alfred puis Jean-François ont passés leur enfance

 

[Mise à jour : 18 juin 2022]