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Jean-François Coatmeur : sa vie

La galerie de sa vie
(cliquez pour voir la photo agrandie)

26 juillet 1925
Jean Coatmeur, livreur de bière, et Camille, ancienne ouvrière de conserverie de poissons ont un deuxième enfant : Jean, François, Marie. Plus tard, Jean contractera ses deux premiers prénoms pour signer ses ouvrages Jean-François Coatmeur..
D’autres photos de ses parents dans son album de famille

Enfance à Pouldavid (aujourd’hui Douarnenez) dans le Finistère
Jean-François a toujours gardé un attachement très fort pour Pouldavid, le bourg et la maison familiale, y passant, jusqu’au milieu des années 70, la totalité de ses congés.

Á 5 ans sur la première marche de la maison familiale 5 rue Laennec (désormais rue Jean Moreau) avec sa sœur Marie-Thérèse, et sa cousine Marie-Françoise; au 1er étage droite, ses parents, gauche ses oncle et tante Lezoualch; au rez-de-chaussée gauche, sa grand-mère Le Guellec avec sa tante Augustine (photo Alfred La Guellec)

Á 5 ans sur la première marche de la maison familiale 5 rue Laënnec (désormais rue Jean Moreau) avec sa sœur Marie-Thérèse, et sa cousine Marie-Françoise; au 1er étage droite, ses parents, gauche ses oncle et tante Lezoualch; au rez-de-chaussée gauche, sa grand-mère Le Guellec avec sa tante Augustine (photo Alfred La Guellec)


L’action de plusieurs de ses romans se déroule, entièrement ou en partie à Pouldavid. Et ce n’est donc pas surprenant que son dernier opus « L’ouest Barbare » soit dédicacé « A Pouldavid, mon village qui n’existe plus ». Explication

1928 -1937 – Études primaires à l’École publique du bourg

1931 - École primaire de Pouldavid - 2ème rang, 4ème à partir de la droite

1931 – École primaire de Pouldavid – 2ème rang, 4ème à partir de la droite

1937 – 1944 – Éducation religieuse
Le jeune Jean-François est enfant de chœur. Études secondaires au Petit Séminaire de Pont Croix (29). L’adolescent sera longtemps marqué par ces années (dont les années de guerre) passées dans cet univers rigide où il découvrira une certaine connivence entre l’Église catholique et les pouvoirs séculiers. Toute sa vie, Jean-François assumera l’opposition entre une croyance et une pratique religieuse régulière avec une réserve forte envers certains comportement de la hiérarchie catholique. Voir son récit « Mon petit séminaire » publié dans la revue Bretagne.
Durant ces années au Petit séminaire, de la 6ème à la Rhétorique, Jean-François a été un excellent élève

5 août 1944
Pouldavid. Fin de la guerre. Nervosité extrême des Allemands battant en retraite. Le jeune Jean-François est retenu une demi-journée en otage aligné contre un mur face aux mitraillettes, sous les yeux de sa famille.

Ce souvenir brûlant servira de point de départ à l’écriture de son seul roman non policier « Les croix sur la mer » (1991)

Brillantes études supérieures
Après avoir un temps envisagé d’entrer au séminaire pour devenir prêtre, il s’inscrit finalement à la Faculté catholique d’Angers où il suit de brillantes études supérieures de lettres classiques (Licence ès lettres, Diplôme d’études supérieures de lettres, C.A.E.C. lettres classiques) qui lui permettront d’accéder à l’enseignement public de l’Éducation nationale.

Fin des années 40
Participation active (secrétaire puis président) au Cercle celtique de Douarnenez et à la chorale Korriged Is.

Fin des années 40 : son cahier de musique

Son cahier de musique


Des photos au Cercle celtique dans son album de jeunesse

1951-1985 : professeur de lettres classiques
Dans différents établissements d’enseignement secondaire: Concarneau, Calais, Brest (1951-1958), Abidjan(1958-1962). Retour à Brest en 1962 jusqu’à sa retraite en 1985

1952 - Le jeune professeur dans son appartement

1952 – Le jeune professeur dans son appartement

Pâques 1952
Mariage avec Josette Beyer, rencontrée au Cercle celtique, de deux ans sa cadette. En janvier 1953, naîtra Jehanne, leur fille unique

15 avril 1952 - mariage

15 avril 1952 – mariage (état civil)

Jean-François épouse Josette

Jean-François épouse Josette Beyer le 15 avril 1952

1953
Écriture d’une première pièce « Et tout le reste est nuit…», inspirée de la légende de la ville d’Ys

1955
Écriture d’une pièce radiophonique pour l’émission Fait divers; sera finalement diffusée le 24 avril 1956 sur Radio Bretagne sous le titre « Le bon dieu avec nous »

1957 – 1992
Début d’une relation avec Thomas Narcejac (auteur à succès avec son compère Pierre Boileau) qui lui conseille d’adresser ses prochains romans à Denoël. Publication dans la foulée dans la nouvelle collection Crime club de « Nocturne pour mourir ». Les lettres de Narcejac à Coatmeur ont été publiées en 2014 par la revue Temps Noir (n° 17)

correspondance-_narcejac-a-coatmeur

1957
Écriture de « L’infirme », roman resté inédit, dans lequel Jean-François Coatmeur témoigne de façon très critique de son expérience de jeune enseignant

1958 – 1963
Professeur au lycée français d’Abidjan (Côte d’Ivoire). Ce séjour sera la source de son inspiration pour notamment « J’ai tué une ombre » et « On l’appelait Johnny… ». Par ailleurs, ce contact direct avec l’Afrique post-coloniale lui fera sentir les questions de l’exclusion et du racisme que l’on retrouvera plus tard au fil de son œuvre

Fin des années 1950
Écriture d’un premier roman policier qui sera publié en mars 1963 aux éditions du Masque sous le titre « Chantage sur une ombre ». Après un premier refus (du Masque et de Denoël), sur les conseils de Thomas Narcejac Jean-François Coatmeur effectue un travail de réécriture qui s’avèrera bénéfique.

« Chantage sur une ombre », son premier roman publié

« Chantage sur une ombre », son premier roman publié en mars 1963

1964 – 1992
12 romans chez Denoël
De Nocturne pour mourir (1964) à La voix dans Rama (1973) ce sont 5 romans publiés dans la collection « Crime Club » (format poche).
Les 6 romans suivants, du Squale (1975) à Morte Fontaine (1982) sont publiés dans la collection « Sueurs froides ».

« Coatmeur Sueurs froides » Compilation de quatre romans parus dans la collection « Sueurs froides », 1991 - Denoël

« Coatmeur Sueurs froides » Compilation de quatre romans parus dans la collection « Sueurs froides », 1991 – Denoël


Quand il quitte Denoël pour Albin Michel en 1983, Coatmeur doit encore un roman à son ancienne maison d’édition. Il honorera son contrat en 1992 avec Escroquemort, dernier ouvrage publié chez Denoël.

Octobre 1965
Première collaboration avec Maurice Renault, Président Directeur Général des éditions Opta, maison publiant entre autre Mystère magazine.
La nouvelle « Nuit de noces » sera adressée en janvier 1965 mais la publication sera retardée (dans Mystère magazine n° 213 d’octobre 1965) car la fin n’était pas conforme aux critères de la censure de l’époque…

Courrier du 4 février 1965 de Maurice Renault

Courrier du 4 février 1965 de Maurice Renault expliquant les problèmes de censure relatifs à la fin peu « morale » de la nouvelle Nuit de noces »

1967
Le second roman, initialement titré « Ballet noir », est publié mi-avril pendant huit semaines en feuilleton dans Le Hérisson sous le titre « Les clandestins ». Retravaillé, il sortira sous forme de roman en 1979 sous le titre « On l’appelait Johnny… »

En avril 1967 « Les clandestins » parait sous forme de feuilleton dans Le Hérisson

En avril 1967 « Les clandestins » parait sous forme de feuilleton dans Le Hérisson

1970
21 septembre 1970, diffusion de la dramatique radiophonique: « 11 h du soir » – ORTF

1972
6 mars 1972, diffusion de la pièce radiophonique « Deux tours en trop » – ORTF Rennes

1976
Grand prix de la littérature policière pour « Les sirènes de minuit »

Août 1980
Première édition de la nouvelle « La fiancée » dans un hors série du magazine Polar. Elle fera l’objet de trois adaptations cinématographiques. Elle sera intégrée dans le recueil « Ballet noir »

1981
Prix mystère de la critique pour « La bavure » roman sorti en avril 1980

1984
Première adaptation pour la télévision: « La bavure » de Nicolas Ribowski

Patrick Préjan, Raymond Pellegrin et Maurice Chevit dans La bavure (1984)

Patrick Préjan, Raymond Pellegrin et Maurice Chevit dans La bavure

1984
Premier roman dans la collection Spécial suspense chez Albin Michel : « La nuit rouge »

1990
Prix du suspense et Grand prix des écrivains de l’ouest pour « La danse des masques » roman sorti en octobre 1989

1992
Prix de Bretagne pour « Les croix sur la mer », le seul roman non policier de Jean-François Coatmeur, sorti en juin 1991

1999
Publication d’un recueil de nouvelles « Ballet noir ». Jean-François reprend le titre primitif de son roman « On l’appelait Johnny »

Depuis 2001
Membre du jury du Prix Bretagne jusqu’à son décès

Depuis 2001
Premier président du jury du prix du Goéland masqué.

2004
Pièce radiophonique « Des pages sans importance » – France Culture

29 juin 2004
Nommé chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres

Mai 2010
A l’occasion de la présentation de son nouveau roman « Une écharde au cœur » lors du salon du Goéland masqué, le quotidien Le télégramme lui consacre une pleine page

La dernière page du Télégramme en mai 2010

La dernière page du Télégramme du 22 mai 2010

Été 2012
Á la fin des vacances d’été, Jean-François et Josette fêtent d’abord en famille puis avec des amis leurs noces de diamants dans leur penty de Gore ar Yeun à Dinéault.

C'est dans le cadre bucolique de leur « penty » (maison bretonne) que Jean-François et Josette ont choisi pour fêter leurs 60 années de vie commune

C’est dans le cadre bucolique de leur « penty » (maison bretonne) que Jean-François et Josette ont choisi pour fêter leurs 60 années de vie commune


Voir d’autres photos dans son album de famille

7 juillet 2013
Jean-François Coatmeur prononce un émouvant discours témoignage en hommage à son oncle Alfred Le Guellec et à son épouse Augustine, proclamés Justes parmi les Nations pour avoir, « au péril de leur vie, sauvé des juifs pendant la guerre 1939-1945 »

Jean-François Coatmeur prononce son discours

Jean-François Coatmeur prononce son discours


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Juillet 2014
Enfin en DVD ! l’adaptation télévisée du roman « Des croix sur la mer » est désormais disponible en DVD.

DVD Des croix sur la mer
Voir la fiche du film, un extrait, commander le DVD

11 décembre 2017
Jean-François Coatmeur décède au petit matin. Il sera inhumé le 13 décembre dans la tombe familiale à Pouldavid, le bourg de son enfance.

Avis de décès 12 décembre 2017

Avis de décès 12 décembre 2017


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25 janvier 2020
François Cuillandre, maire de Brest, inaugure la place Jean-François Coatmeur en plein cœur de la ville

25 janvier 2020 - Inauguration de la place Jean-François Coatmeur à Brest

25 janvier 2020 – Inauguration de la place Jean-François Coatmeur par François Cuillandre, maire de Brest

[Mise à jour : 31 juillet 2022]