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Roman noir. Le nouveau Coatmeur est arrivé

Véritable « road movie » ancré dans la France de l’exode et de ta débâcle, « L’Ouest Barbare » nouvel ouvrage de Jean-François Coatmeur, paraîtra début juin chez Albin Michel. Un 27″ roman que le Brestois dit « avoir écrit avec un bonheur presque constant »

Propos recueillis par Stéphane Guihéneuf

Le Télégramme, 26 mai 2012

Le Télégramme - Mai 2012

Que raconte « L’Ouest barbare », votre 27″ roman ?

C’est un roman qui est dans l’Histoire. La première partie se situe en 1938-1939, le prélude à la guerre. La seconde partie va du 15 juin au 19 juin ‘1940, pendant la débâcle et l’exode. Le roman se termine au moment où les Allemands sont annoncés tout prêts de la pointe du Finistère. J’avais dans mes papiers les traces d’un sujet possible, un fourgon de gendarmerie transportant deux prisonniers qui vont réussir à s’évader. L’un est de Pouldavid, mon village natal, à qui je dédie ce livre, {‘autre est un malfrat. Ils vont vouloir rejoindre la pointe du Finistère. C’est un road-movie dans la France de l’exode et de la débâcle.

Toucher à l’Histoire, ce n’est pas trop difficile ?

Je l’ai écrit avec un bonheur presque constant. Certains éléments, je les ai connus. J’avais 14 ans. Je me suis aussi fortement documenté, mais je n’exclus pas d’avoir commis des inexactitudes, c’est tout à fait possible dans les détails, à la marge.

Qu’est-ce qui vous plaît dans le roman noir ?

Je crois profondément à ce que j’écris et je dis dans mes livres ce que je crois. Ce n’est pas simplement un moyen d’évasion ; il me permet de m’exprimer dans ma totalité, sur mes contemporains certes mais, surtout, sur les problèmes posés à l’Homme. Les problèmes éternels me passionnent. Le roman noir ouvre plus de possibilités.

Comment définiriez-vous le genre ?

Thomas Narcejac s’interrogeait dessus. Une chose est sûre, je n’écris pas des romans roses. Je suis plus sensible à la part d’ombre de l’homme. La préoccupation sociale n’est pas la matière principale, c’est plutôt la matière humaine. Bien sûr, il existe des événements, je ne m’en abstrais pas, mais c’est la destinée humaine, face aux événements qui la dépassent, qui m’intéresse. Plus que les problèmes de la drogue, par exemple.
Comment y êtes-vous arrivé ?
Je crois que je l’avais en moi depuis toujours, pas le noir mais le roman mystère. J’ai toujours aimé écrire. Mes premiers essais étaient placés sous le signe du mystère Le premier a été une pièce de théâtre qui a failli être jouée, le deuxième une dramatique, c’était carrément un texte avec une énigme et une résolution à la fin.
Rien ne préjugeait la suite, s’il n’y avait eu des rencontres décisives avec de grands auteurs comme Thomas Narcejac. Je lui avais envoyé un manuscrit. Il habitait à Nantes. C’était un grand ami, un conseiller, un maître, même si au bout de quelques années, je me suis séparé de sa manière de voir le roman noir.
J’ai, il est vrai, un caractère breton bien trempé et le mystère en Bretagne, c’est très présent; Les rapports avec la mort. ? Je ne l’exclus pas, mais il y a aussi les circonstances qui ne sont pas négligeables.

[Mise à jour : 1 août 2022]