Noël et neige, recueil de poésie, 1953

Poésie, le poème oublié

[Temps de lecture : 2 minutes]

A la faveur d’une petite opération rangement, nous venons de retrouver, enfoui dans une pile de papiers et revues, un recueil de poésie, datant de 1953, édité par les Éditions du Centre, dans la collection « Thèmes éternels » : Noël et neige… Particularité ? Ce recueil contient, pages 14-16 un poème de Jean Coatmeur (ce n’est qu’en 1962, à l’occasion de la sortie de Chantage sur une ombre -février 1963 que Jean-François Coatmeur deviendra son nom d’auteur) : Cloches de Noël.

Écrit vraisemblablement fin d’été – début d’automne 1952, Jean-François l’a rédigé entre son mariage avec Josette et la naissance de sa fille Jehanne.

A découvrir :

Cloches de Noël dans Noël et neige, recueil de poésie, 1953

 

Cloches de Noël

A l’absente
Les cloches

Alléluia ! Gloire ! Liesse !
La joie embaume cette nuit,
Voici l’heure de la Promesse :
Aux cieux nouveau l’étoile luit.

Le veilleur

Parfums fanés de l’ancienne tendresse,
Que réclamez-vous donc de ce cœur qui se brise ?
L’ombre du temps heureux, obsédant me poursuit.
Mais mon âme qui pleure aux portes de l’église
Pour toujours est fermée aux cloches de minuit,
Parfums comme fanés de l’ancienne tendresse.

Les cloches

Alléluia ! Gloire ! Liesse !
La joie embaume cette nuit,
Voici l’heure de la Promesse :
Aux cieux nouveau l’étoile luit.

Le veilleur

Mon Dieu, qu’ils étaient beaux les Noëls d’autrefois !
On parlais sous le gel, grelottants, triomphants,
Le père avec la mère, et devant les enfants.
Le porche ouvrait des bras frissonnants de lumières.
Et l’orgue murmurait aux voûtes la prière.
Mon Dieu, qu’ils étaient beaux les Noëls d’autrefois !

Les cloches

Alléluia ! Gloire ! Liesse !
La joie embaume cette nuit,
Voici l’heure de la Promesse :
Aux cieux nouveau l’étoile luit.

Le veilleur

Vous caressez depuis si longtemps ma fenêtre,
Ô charmeuses ailées !
Les cendres du Passé pourraient-elles renaître ?
En mon âme esseulée ?…
Hélas !… Allez chanter pour la cité fidèle
Le Noël des Élus,
Allez l’illuminer de la flamme très belle
Qui ne m’éclaire plus.

Les cloches

Nous chantons un Dieu pitoyable,
Nous disons l’Eden retrouvé,
Et que le gisant de l’étable
Ne connaît pas de réprouvé

Messagères de Paix parfaite,
Hérauts de l’éternel Pardon,
L’Amour inspire notre quête
Et l’envol de nos carillons !

Pour que la voix des campaniles
Réveillant le monde charnel,
Unisse les peuples dociles
Dans l’hosanna universel !

Le veilleur

He bien ! cloches, sonnez ! puisque c’est votre fête.
Dans l’ébranlement sourd des bourdons solennels,
Semez les notes d’or, joyeuses sur nos têtes,
Hâtez-vous de lancer vos généreux appels.

Hâtez-vous. Et déjà votre heure va finir :
La mi-nuit es passée, on récite matines.
Est-ce le pas d’adieu, mystiques ballerines ?
Reviendrez-vous jamais, cloches du souvenir ?

Vers les vieux dans l’angoisse, et les bourgeois bouffis,
Vers les méchants, vers les bons, vers ceux des églises,
Les rebelles figés en de pauvres défis,
Les sages en chemin pour des terres promises.

Les fielleux, les blasés, les chantres d’une Foi,
Et ceux-là, désolés et mornes, et qui rêvent,
Doutant que dans leur nuit d’autres soleils se lèvent,
Aux paradis perdis perdus des Noëls d’autrefois

Auteur

Auteur de romans policier, Grand prix de littérature policière en 1976 pour Les Sirènes de minuit (Édition Denoël)

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