Yesterday
[Temps de lecture : < 1 minute]Le président Igor Lauza va être assassiné. La veille de sa mort, il rencontre son vieil ami d’enfance, le juge d’instruction Melchior, lui même condamné par une maladie impitoyable…
Un tueur à gage, un commando terroriste, des femmes, un grand amour vont déchirer le ciel toujours bleu de cette République lointaine. De terribles événements – l’engrenage s’enclenche…
- Albin Michel – Spécial suspense (1985)
Yesterday et la presse
Yesterday
La mort d’un président, un petit juge chargé de l’instruction et perplexe devant la minceur du dossier, une organisation terroriste qui emploie un tueur à gages à l’italienne. L’affaire est d’État. Elle est suivie et commentée par un pays ulcéré qui exige la vérité immédiate. Le temps paresse et chaque heure est précieuse. Les services secrets sont sur les dents. Policiers et militaires sont de la partie. Voilà les composantes de l’énigme hermétique qui rend le roman unique en son genre et riche en rebondissements. Un auteur français de la veine captivante des plus grands thrillers américains. A suivre avec soin…
Agnès Carlier
Le Figaro Magazine - 23 novembre 1985
Yesterday
Après «La nuit rouge», «Yesterday» s’inscrit parfaitement dans la collection «Spécial suspense» par son aspect à la fois policier et politique dans un décor de plages et de soleil, de luxueuses résidences parmi les ifs et les pins parasols.
Bertrand Melchior, juge d’instruction, s’interroge en vain sur les motifs de sa convocation au palais présidentiel. Certes, le chef de l’État Igor Lauza est un ancien camarade, originaire comme lui du même petit village, mais cela ne justifie pas à ces yeux cette entrevue. «Mêmes quand ils étaient gosses, ils n’étaient pas liés, ils n’appartenaient pas aux mêmes bandes, ils se battaient à l’occasion.»
Si, l’espace d’un instant, l’évocation de leur passé a la fraicheur de l’enfance et le visage de la jolie Marika, depuis longtemps leurs chemins ont bifurqué. Que craint Igor Lauza la veille de sa mort ? L’hostilité d’un pays en pleine agitation où la résurgence du groupe terroriste ARES dont le juge Melchior instruit le procès ?
Tant par sa forme que la clarté de son style, le dernier roman de Jean-François Coatmeur, en s’ajoutant à la liste déjà longue de ses précédents ouvrages, est pour le lecteur une source d’évasion, avec un intérêt qui s’accroit tout au long du récit.
Catherine Feuillet
La Vie Française - 10 décembre 1985
Yesterday
Un roman politico-policier mais moral pour une fois: la victime du crime pour «raison d’État» n’est autre que l’incarnation de l’État, le président de la République, assassiné chez sa maîtresse… Évidemment, la police étudie d’autres hypothèses plus classiques: drame passionnel, attentat d’extrême gauche, complot d’extrême droite…jusqu’à la découverte du tueur, Angelo, un professionnel commandité par les ministres et, finalement, si semblable à sa victime. C’est le véritable sujet du roman: deux hommes vieillissants; que tout sépare, le chef d’État et le nervi, ruminent le même triste bilan de leur vie… Conclusion: l’homme est une charogne verticale et Coatmeur un enfant naturel de Cioran et de Costa-Gavras. Il faut reconnaître qu’avec une aussi impossible formule il réussi des prouesses.
Gilbert Rochu
L’Événement du Jeudi - 26 décembre 1985
Yesterday
Ce pourrait être une intéressante histoire banale: celle de l’assassinat d’un président. Oui, mais ce président avait décidé de démissionner parce qu’il était amoureux. Oui, mais son ami le juge qui entendait laisser sa charge parce que son cancer le condamne s’estime contraint d’instruire le dossier de l’assassinat. Oui, mais le tueur à gages réalise le projet fou d’aller rejoindre une jeune fille rencontrée la veille. Et plus rien n’est banal. Et ce qui ne serait que détails ou détours opportuns devient essentiel.
Et l’histoire elle-même s’estompe pour laisser s’entremêler ces relations d’amour et d’amitié qui font de toute vie humaine précisément autre chose qu’une banalité. Faut-il ajouter après cela que le livre de Jean-François Coatmeur est bien autre chose et beaucoup mieux qu’un excellent policier.
Geneviève Poulet
La Vie - 2 janvier 1986
Meurtres tirés sur le volet
On entend gémir les spécialistes: qui nous délivrera du charabia branché dont les auteurs français de la «Série noire» font le plus souvent leur miel ? C’est simple: pour le suspense, désormais, voyez Coatmeur; depuis près de vingt ans, cet enseignant à l’écoute du monde élabore une œuvre exemplaire. «Les sirènes de minuit», «Nuit rouge», «La bavure» lui ont valu des récompenses. «Yesterday» en mériterait aussi : l'assassinat d’un chef d’État, un juge d’instruction condamné par la médecine, un tueur dans la nuit moite et, surtout, une vraie sympathie pour les êtres font de ce livre un modèle de thriller. Au carrefour de Costa-Gavras et des «Hommes du Président».
Michel Grisolia
L'Express - 3 janvier 1986
Le pouvoir qui tue
C’est le quinzième roman de l’auteur qui, en 1983, voyait le Grand Prix de littérature policière couronner ses «Sirènes de minuit». Un talent sûr que confirme le dernier né, dont l’atmosphère n’est pas sans rappeler «Z», le fameux film de Costa-Gavras: sous l’intrigue proprement dite (l’assassinat du président d’une république imaginaire, aussi ensoleillée que… la Grèce), se profile une fable clairement politique, où des personnages gravitant autour du pouvoir s’aiment, se déchirent, s’entretuent. Tandis que l’armée s’exaspère devant la montée de la «chienlit rouge» dans le pays, qu’un «Yankee» haut-placé évoque un putsch, que se multiplient, grèves, violences, manifestations , pourquoi le président, la veille de sa mort, convoque-t-il en son palais un vague camarade de jeunesse, rongé par un cancer ? En 20 pages, les questions sont posées et le décor planté d’un passionnant récit, traversé de violence et d’éclairs tendres (Yesterday, c’est cette célèbre mélodie des Beatles dont la mélancolie, comme un leitmotiv, vient hanter le héros que la maladie consume).
Vincent Caron
Jeune Afrique - Février 1986
Yesterday
Vous connaissez la question bateau ? Si vous deviez vivre sur une île déserte pendant, disons un an, quels livres emporteriez-vous ?
Du haut de mon petit nuage d’où je contemple l’actualité littéraire je laisse tomber ce conseil. Emportez «Yesterday» de Jean-François Coatmeur.
Coatmeur est un écrivain, mieux c’est un auteur. Depuis des années que cet (ancien) professeur de lettres écrit, il a déjà jalonné sa carrière d’ouvrages de grande qualité. Et ce n’est pas par hasard qu’il a obtenu le grand prix de littérature policière pour «Les sirènes de minuit», pas par hasard non plus que la télé a tiré une dramatique de son roman couronné par le Prix de la critique «La bavure».
Coatmeur a bien du talent et je suis assez fier de l’avoir découvert il y a longtemps et d’avoir dit le plus grand bien d’un roman aujourd’hui introuvable «Baby foot».
Ceci étant dit «Yesterday» le tout dernier roman de J.F. Coatmeur est superbe.
C’est à la fois un roman à suspense, un «policier» à énigme, un thriller comme on pensait que seuls les Américains pouvaient en écrire.
L’histoire est d’abord une sorte de politique fiction: le président d’une République va être assassiné. La veille de sa mort il convoque son vieil ami juge d’instruction, lui-même condamn » à mort… par le cancer.
Des les premières pages, Coatmeur fait pénétrer son lecteur dans l’angoissante antichambre d’une dramaturgie implacable.
Ajoutez à ce suspense initial, d’autres ressorts secrets, la présence d’un tueur, l’évocation d’un amour…
Tout ce qui fait de «Yesterday» Le grand roman qu’il faut lire et que je saluerais comme la plus belle réussite de J.F. Coatmeur s’il n’avait pas déjà connu tant d’autres succès.
Michel Renaud
Le Dauphiné Libéré - 1er février 1986